Les derniers événements avaient quelques peu modifié ma conception des choses. J’étais sans problème conscient d’un tel changement dans ce que serait à présent ma vie. Malgré ces éléments je restais le même que j’étais avant, seul mon environnement venait à changer. Il y avait toujours un risque que je succombe à ce mouvement m’entourant, un risque que j’avais déjà pris dès l’instant où je me mis en quête d’en savoir plus. Un acte plutôt étonnant de ma part, moi qui à l’habituelle me serait contenté de trouver un moyen moins pénible d’arriver à mes biens. Mais, quand bien même cette escapade aussi bien géographique que psychique venait de marquer un tournant pour ma personne, il ne me fallut pas attendre longtemps pour constater que je restais le même pour toutes autres choses.  Le soleil aveuglant de Suna tapant à mon visage au doux matin était toujours aussi exaspérant, et mes actions vis-à-vis de ceux m’environnant n’avaient pas grandement changé. On pourrait même croire que j’avais empiré, peut-être bien étais-ce là le goût du risque s’étant infiltré à mes babines. Et ce n’est pas le fait que je me retrouvais à nouveau loin de Suna ; mais pour le coup pas pour une raison qu’on puisse considérer comme honorable ; à présent assis sur le mat d’un bateau s’éloignant des terres pour de nouvelles. Il fallait dire qu’au moins la fraîcheur de l’air maritime était des meilleurs et que lorsqu’on se retrouvait en hauteur dans ce genre de beauté l’impression de vitesse rendait la route forte agréable. Je n’étais pas seul, ce qui aurait bien facilité ma situation, les deux autres n’étaient pas des ninja de Suna, un détail qui là m’arrangeait. Me mélangeais avant même d’arriver sur l’île pourrait bien être un problème, ne me laissant pas de porte de secours si tout ne se passait pas bien.

Il aurait mieux fallu que je change … Mais le destin aime me provoquer, peut-être me sous-estime-t-il encore, ce vieux fou. Il n’avait fallu que quelques jours d’ennuis pour qu’une parole vienne changer la donne. Une mission venait d’être donnée à quelques ninja d’ici pour l’extérieur, ce qui avait marqué la plupart des gens étant le fait que pour cette mission la constitution d’équipe inter-village était l’une des conditions. Rien d’important jusque-là, sauf qu’il était question d’un médaillon d’une pure rareté dont qui plus ait les propriétés physiques étaient des plus étonnantes. Simple légende ou réelle existence, cela ne manqua pas d’attirer ma curiosité. Que la cupidité me consume, je ne pouvais me permettre de rater une telle occasion d’y assouvir cette envie qui de plus me faisait quitter l’ennui journalier. Problème, je n’étais pas convié à une telle pratique, surement que ma précédente absence ne fut pas des plus appréciés. Mais pour le brillant des yeux d’une telle merveille, je me devais bien de tout faire pour réussir à me l’approprier. Quitte à me substituer à un traître dans mon action, attaquer dans le dos n’était pas dans mes habitudes – même si je n’avais pas de réel apriori sur ce geste -, l’action elle m’avait tout de même permis de prendre la place d’un de mes comparses pour cette quête. Ce dernier n’ayant rien subit de grave, finirait par se réveiller quand je serais arrivé sur l’île si tout se passe bien, et bien avant si mes calcules étaient mauvais. Dans un cas comme dans l’autre, sauf si la fierté du dormeur était trop grande pour avouer s’être fait voler, les retours seront douloureux.

Je ne pouvais que compter sur le fait qu’on ne sache pas qu’il s’agisse de moi, même si rien de certain n’était à ce sujet. Pour le reste il me suffirait de prendre possession du joyau pour me garantir une sûreté, sachant que si tout se déroule à la perfection je pourrais très bien posséder l’objet sans que cela ne soit su. Pour l’instant, torse nue, longue veste sur les épaules, je me laissais juste reposer par le vent.

Le temps passait tranquillement, on pourrait bien arriver sous peu comme dans encore un moment. Je n’étais jamais sorti du pays, le désert bien qu’il fut un ennemi éternel tout le long de ma vie, qu’il transportait tous maux que je traînais pour ce monde, il ne restait pas moins ma maison. Une maison qui contrairement à ce qui fut déterminé par un toit au-dessus de ma tête, que je ne pouvais pas quitter facilement, me laissant un sentiment que je pouvais à peine comprendre, le subissant simplement. Mais même si c’était contre ma façon d’être d’avoir un tel poids imposé à ma personne, je ne me sentais là pas révolté. J’avais appris ces derniers jours à comprendre le monde sur lequel j’avais toujours vécu, et même si ça ne restait que de simple sensation encore insaisissable, cela m’apportait une impression de bien être que je ne voulais pas quitter. Mais à côté de ça, je savais déjà que je pourrais vivre éternellement sur ces terres brûlantes, maudite pour ne pas être apprécier par l’homme et même si son amour était grand devant servir de châtiment contre l’espèce sur deux pattes ayant déçu le Grand Etre. On pouvait bien prendre une telle chose comme une injustice, mais il ne s’agirait là que d’une marque du manque de qualification qu’à l’être Humain avant de pouvoir se permettre de se croire créateur.

Je me laissais donc simplement bercé par le vent qui allait lui rejoindre la chaleur de l’ouest. Mais tandis que mes pensées s’apaisait, se même vent décida de me réveiller en demandant de l’aide à son amis l’océan qui alla frapper la coque du bateau pour le faire basculer. Alors que les deux autres shinobi du dessous qui discutaient allaient n’y ressentir qu’une petite secousse aspirant au rire, pour ma part cela serait traduit par l’incarnation de ma personne comme celle d’un oiseau. Mais un oisillon n’ayant jamais battu ses ailes si ce n’est pour quémander de la nourriture. Et me voilà donc tombais de mon support douillé en hauteur, proche de rejoindre le sol mais également prêt à y amener mon dernier soupire tranquille, si ce n’est mon dernier tout court. Mais je me plaisais à cette situation, ce frottement qu’imposé le vent, qui alla bientôt emporter ma veste. Cette veste que je récupérai au vol d’une main sur la manche. Y donnant un coup pour que le vêtement de son long face le tour du mat bien qu’avec difficulté. Je dû alors sacrifier l’autre manche à l’autre bout du mat en le plantant de mon couteau pour m’amener à la stabilité. N’ayant alors plus qu’à freiner ma chute de mes pieds emplit de chackra. Je me retrouvais donc main droite sur le manche de mon couteau planté comme du beurre dans le bois en passant par une des manches de ma veste, et main gauche tenant fermement l’autre manche. Et je pouvais alors voir de côté, à moitié masqué par la grosseur du mat ce qui ressemblait vraisemblablement à des terres. On arrivait donc enfin à destination, il nous fallait certainement nous préparer à la chose, bien que pour ma part j’étais déjà prêt et savait ce que je ferais une fois les pieds sur ce sol inconnu.